16 Mar

Forum de l'Orientation et de l'Evolution professionnelle - Mission locale de l'Est Var

Publié par avieblog  - Catégories :  #Divers

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Avec l'aimable autorisation de Bah Alors - Source

"L’emploi, ce sujet dont on entend parler tous les jours. Il suffit de se brancher devant le poste télé pour voir qu’il s’agit d’une question qui taraude bon nombres d’individus. Récemment, des jeunes étudiants ont manifesté contre la loi sur le travail de Myriam El Khomri. Justement, la principale cible, ce sont les jeunes. Parmi eux, énormément n’ont pas su s’orienter et sont sans emploi. Ils cherchent éperdument un job afin de s’insérer dans la vie active. Et cela parait très compliqué. C’est pour cela que la Mission Locale a mis en place un « Forum de l’orientation et de l’évolution professionnelle », pour venir en aide aux jeunes (et aux autres bien entendu). Pour nous en parler, Thierry Anne, directeur de la mission locale.

Bonjour Thierry, vous êtes directeur de la mission locale, et vous présentez un « forum de l’orientation et évolution professionnelle ».  En quoi consiste ce forum ?

Ce sera une première sur le territoire, puisqu’on a installé le service régional de l’orientation. Et dans ce cadre, on organise une première action qui est le forum de l’orientation et de l’évolution professionnelle. Des forums de l’orientation, il y en a mais généralement ceux-là sont destinés aux scolaires pour pouvoir organiser leurs cursus. Aujourd’hui, l’enjeu c’est de se dire qu’on est dans un monde qui évolue. Il est rare de garder un emploi éternellement. Alors, il va falloir par la suite changer d’employeur, se reformer, éventuellement changer d’orientation. La personne concernée doit être un minimum éclairée. L’ambition que l’on porte sur notre territoire, c’est d’organiser un réel service public régional de l’orientation de l’Est var.

Pourquoi tenez vous à cette question d’évolution professionnelle?

On connait l’orientation vue du côté des scolaires, pour un cursus d’étudiants, des grandes écoles… Mais l’orientation s’adresse également à un salarié qui a envie d’évoluer. Manifestement, il ne sait pas comment s’y prendre ou vers quel métier il peut se tourner en fonction de ce qu’il a pu acquérir comme expérience et c’est ça le service d’orientation professionnelle.

Ce forum s’adresse-t-il à toutes tranches d’âges, toutes classes sociales?

Effectivement, ça peut autant concerner des scolaires que des étudiants,  des jeunes inscrits à la mission locale, les demandeurs d’emplois. Il est bien de rappeler aussi que les gens qui possèdent un emploi sont aussi concernés.

Que va-t-on trouver ce 14 mars à la Villa Aurélienne ?

Tout d’abord, comparé aux forums « classiques » il n’y aura pas ou très peu d’écoles, de centres de formations. Ce sera en majeure partie des entreprises qui seront présentes lors de ce forum.

Donc ici, ce sera vraiment les entreprises qui viendront parler directement aux personnes ?

Exactement, le but n’est pas de proposer des formations mais de les éclairer sur la réalité de tel secteur d’activités, en s’adressant directement à l’entreprise. Je pense que les personnes les mieux qualifiées ne sont pas des conseillers d’orientation mais plutôt les professionnels, qui seront qualifiés pour parler de leurs métiers.

Mais vous, à la mission locale, vous êtes qualifiés ?

Oui, on l’est uniquement pour la tranche 16-25 ans. Les jeunes de cette tranche d’âge aujourd’hui, pour lesquels on a les compétences vont forcément avoir plus de 25 ans. La question de l’orientation aujourd’hui c’est un véritable enjeu pour la société. On est conscient désormais que lorsque l’on rentre à 18 ans dans une entreprise on n’y restera pas toute sa vie. Donc il va falloir se reconvertir et faire des choix. Je pense que faire des choix en termes d’orientation professionnelle, on ne peut faire des choix raisonnés qu’en connaissance de cause. Certes, nous le jeune public on le connaît bien maintenant. Et quand il s’agit de l’orientation, certains sont totalement perdus. Sur 8000 métiers, ils n’en connaissent qu’un segment. Il faut donc plus se concentrer dans la diffusion d’informations plutôt que de demander aux jeunes ce qu’ils veulent faire plus tard.

Pour les plus de 25 ans, est-ce que les formations ne sont pas plus compliquées, puisqu’on est en cours de vie active ?

Je suis convaincu que les jeunes ou les adultes, à la recherche d’un emploi ne peuvent pas s’orienter sans connaître un minimum la réalité du marché de l’emploi de leur bassin de vie. Quand on voit qu’à l’école on leur parle des métiers en général, ce qui est bien en soit. Mais, ils ne sauront pas quels sont les secteurs porteurs du territoire. Il est question de devoir d’informations. Ensuite les jeunes (comme les adultes), ils vont saisir les opportunités. Prenons exemple le secteur de la santé et du service à la personne qui connait un fort succès aujourd’hui, ils ont besoin de main d’œuvre qualifiée. Il est nécessaire de le dire à la population. C’est après avoir pris connaissance de cette information qu’ils décideront de travailler dans des métiers issus de ces secteurs. Le 5 Mars 2014 il y a eu une loi qui a réformé la formation professionnelle. On a des législateurs qui ont compris ces enjeux de société, qu’il faut absolument accompagner le public sur les questions liées à l’orientation. Après cette réforme, il a été préférable d’installer dans toutes les régions un service public régional de l’orientation. La région PACA a mis en place des outils comme un site Internet, afin de trouver toutes les informations. Après la région, on va installer des services publics sur les territoires. Ici par exemple, nous avons Pole Emploi, les missions locales, les Bureaux d’Informations Jeunesse, l’éducation nationale et Cadre Emploi comme principaux acteurs. La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), les OPACIF (collecteurs de fond, qui vont financer des formations) sont aussi des alternatives.

Quelles sont les enseignes ou les secteurs qui seront présents dans ce forum?

On aura une trentaine d’entreprises présentes le 14 Mars. Nous avons ciblé les principaux secteurs qui sont porteurs sur ce territoire. Le commerce, les grandes distributions, forcément, puisqu’ici, l’activité touristique ne fait pas marcher uniquement les restaurants. Les touristes iront faire leurs courses, donc on a besoin de travailleur dans ce secteur-là. Ensuite, nous avons tout ce qui touche les transports et la logistique, où là aussi, il est question de recherche de main d’oeuvre sachant que le territoire est constamment en développement. Le secteur du tourisme et de l’animation sera également présent. Il s’agit là d’un secteur qui a énormément besoin d’employés. Le terrible constat c’est de savoir que les grands villages vacances et autres campings se contentent de recruter à l’extérieur du territoire, plutôt que de prendre le public du territoire.

Ici, dans la tranche des 16-25 ans, il y a 46% des jeunes qui sont encore dans un cursus scolaire, à l’échelle régionale on est a 56 %. Qu’en est-il des autres moitiés, alors ?

Ils sont malheureusement sortis de l’éducation nationale et, en plus de ça, ils n’ont aucune qualification ni expérience, donc cela devient compliquer pour s’insérer dans le monde du travail. Donc on mettra en place le système d’alternance. Le projet est de faire le maximum pour qu’ils puissent s’orienter et trouver un avenir ici, sans qu’ils aient besoin de sortir de la région. Cela permettra de ne plus importer de la main d’oeuvre extérieur et éviter le plus de départ possible. Il est clair que la mission locale n’y arrivera pas seule et il est bénéfique de collaborer avec d’autres services.

Est-ce qu’il y a d’autres actions, autre que celle prévue le 14 mars, qui seront mises en place ?

Oui. Nous avons déjà tenu deux réunions avec l’éducation nationale, le service public d’orientation, le service jeunesse. Ce que j’ambitionne, c’est de pouvoir mieux les « outiller » pour apporter des réponses plus concrètes et pratiques en direction du public. On compte dans l’année environ 2800 jeunes qui viennent à la mission locale après être sorti d’une formation initiale. Il est systématique pour eux devenir s’inscrire après s’être déscolarisé. 300 immersions d’entreprises ont été faite l’an dernier pour permettre à un jeune de faire un stage, d’analyser la profession pour pouvoir ensuite se faire une idée là-dessus.

Aujourd’hui comment se comporte la Mission Locale avec un jeune de 16-25 ans ?

On ne peut pas donner une réponse précise, chaque jeune et différent.  Sur les 2800 jeunes, 1 jeune sur 3 est prêt à l’emploi. C’est à dire que le jeune à des choses à valoriser auprès de l’entreprise, qu’il a acquis des expériences. D’autres ont besoin de travailler, de se former, de se qualifier. On ne laisse pas tomber les autres, évidemment. Par exemple, ici, on a des jeunes qui viennent à 16 ans mais qui sont toujours là à 24 ans, on se voit encore et on les aide. Il faut se baser sur le volontariat du jeune. Le but, c’est de lui donner envie de revenir, de travailler. Pour cela, il faut être pertinent et lui donner envie de s’investir afin qu’il devienne acteur de sa vie. Il y a une réelle apathie avec notre jeunesse. On n’est pas tendre avec les jeunes d’aujourd’hui, on ne leur fait pas de cadeaux alors ils sont un peu déprimés et manquent énormément de confiance en eux. Si un jeune n’est pas conscient de ses capacités, comment va-t-il faire ses preuves ? Il faut les accompagner, ici, il est accueilli par un conseiller et c’est le même qui le suit jusqu’à la fin.

Vous avez dit justement que les jeunes sont peu aidés. L’année dernière la région PACA a été la première a atteindre les objectifs gouvernementaux de travail pour les jeunes, avec notamment les CUI / CAE, les emplois d’avenir. Mais ces contrats sont-ils uniquement destinés aux moins de 25 ans. ?

Pas exactement. Les emplois avenir sont à la base une spécificité de la Mission Locale, là en effet, il s’agit d’une mesure « jeunes ». Pour les CAE, c’est différent puisque cela concerne un public plus large. Je suis ici depuis 1982, et il y a eu ce qu’on appelle le « train des mesures » avec notamment les TUC, les SIVP, les CAE aujourd’hui, les emplois jeunes, les emplois d’avenir… Mais ce qu’il faut savoir c’est que ce n’est pas la mesure en soit qui est importante, mais ce qu’on en fait.

Mais finalement, quand on propose à des employeurs des contrats d’avenir, généralement ils sont preneurs puisqu’ils ont toujours besoin de main d’oeuvre. Du coup, pourquoi ne pas augmenter le taux de contrats d’avenirs ?

Cette mesure marche bien au niveau national. Au niveau du territoire, on essaye tout de même d’en faire un maximum. En réalité, il n’y pas vraiment de limites. Il s’avère juste très compliqué de faire beaucoup de contrats d’avenir. Pour que ce contrat marche, il est légitime d’avoir une bonne relation avec les entreprises ainsi qu’avec le public. Il peut nous arriver d’avoir une opportunité, à ce moment-là, on cherchera le bon profil. Quand le jeune signe un CDI par exemple, je ne veux pas qu’au bout de 3 mois, il y ait de mauvais retours parce qu’il n’était pas prêt. On cherche à ce que ce soit durable. D’où l’estimation de tout à l’heure, ou j’expliquais qu’un jeune sur trois parvenait à se professionnaliser.

Question plus personnelle pour vous Thierry, cela fait combien de temps que vous êtes à la Mission Locale ?

Je suis arrivé ici le 02 Janvier 2000, auparavant j’étais directeur de la mission locale de Dunkerque. J’ai toujours été en bord de mer, mais effectivement ce n’est pas la même mer ! (rire) Ni le même territoire non plus, les perspectives sont différentes.

Depuis le début de votre carrière, est-ce qu’il y a eu une grosse évolution ? 

A l’époque, quand j’étais en région Nord-Pas-de-Calais, nous étions dans un secteur différent. En pleins boom, cette région a connu la sidérurgie, les mines, les usines de textiles… Ici, quand un pan d’industrie va mal, on a très peu de répercussions tandis que là-haut, quand un secteur chute, c’est 1000 emplois qui tombent. La richesse de cette région c’est d’avoir su développer une certaine stratégie d’insertion et la relation avec le public. En ce qui concerne les jeunes, c’est la même chose. Généralement, on nous sort le même discours sur les jeunes d’aujourd’hui. Et souvent, j’attends le moment où on me pose une question… là en leur expliquant qu’il y a 2000 ans avec J-C, un texte de Platon explique justement cette idée de la jeunesse dorée, qui veut tout acquérir facilement. Un jeune reste un jeune. Mais il est vrai qu’aujourd’hui c’est plus compliqué d’être un jeune. On rentre moins facilement dans la vie active.

Rendez-vous le 14 Mars pour le Forum de l’orientation et de l’évolution professionnelle à la Villa Aureliene. Pour toutes autres informations, consultez le site de la Mission Locale de l’Est-Var ainsi que sur le site www.orientationpaca.fr"

Djamel BERBAR Source

 

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Forum de l'Orientation et de l'Evolution professionnelle - Mission locale de l'Est Var
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B
bonjour,<br /> Il n'y a pas de probleme. Par contre, pensez à nous mentionner et à mettre le lien vers le site.<br /> cordialement
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X
Commentaire: Bonjour<br /> <br /> Pouvons-nous reproduire intégralement votre interview de Thierry Anne sur notre blog www.avie83.info<br /> Dans l'attente de votre réponse<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Xavier CRESTA<br /> Webmestre avie83.info
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